Decarbonation: défis et perspectives pour les aménagements de bureaux 

Economie Circulaire, publié le 23 avril 2024

Environ 80 % des bâtiments qui existeront dans les pays développés en 2050 ont déjà été construits.

La pollution par le carbone provenant de la structure, de l’enveloppe et, dans de nombreux cas, des principaux services tels que les systèmes de climatisation, a donc déjà pénétré dans l’atmosphère.
Cependant, de nombreuses rénovations intérieures de ces bâtiments de bureaux existants sont susceptibles de se produire avant 2050. Ces rénovations interieures engendreront des travaux allant du renouvellement des équipements et des matériaux de finition à des révisions plus lourdes de l’aménagement de l’espace, des rénovations énergétiques profondes, de la climatisation de l’éclairage et voir même d’autres éléments majeurs du bâtiment.

En raison de leur fréquence, les rénovations intérieures ont un impact important sur les émissions de carbone, mais c’est aussi là que résident les gisements potentiels de décarbonisation après la construction d’un bâtiment. Encore faut-il que l’industrie du bâtiment s’adapte rapidement pour développer de nouveaux modèles de passation de marché, de critères de sélection des matériaux et des stratégies de conception pour créer des environnements agréables et sains avec un impact carbone minimal.

Mobiler et produit d’aménagement : Un impact carbone sous-estimé

Il est difficile de saisir toute l’ampleur de l’impact pour les aménagements intérieurs en raison du grand nombre de matériaux utilisés. Les déclarations environnementales de produits (EPD), qui indiquent le potentiel de réchauffement global (exprimé en kg-CO2 eq) des produits de finition, fournissent d’importantes données quantifiables sur le carbone. Elles permettent de comparer leur impact environnemental et constituent une assistance à la conception de projets à faibles émissions de carbone. Ces données sont facilement disponibles pour certaines catégories de matériaux, telles que les dalles de moquette et les dalles de plafond acoustiques.

Cependant, il est difficile de saisir toute l’ampleur de l’impact pour les aménagements intérieurs en raison :

  • du grand nombre de matériaux utilisés,
  • du large éventail de produits spécifiés
  • et du nombre de fabricants en compétition dans chaque catégorie de types de matériaux et de produits.

De plus, les grands fabricants et les gammes de produits usuels sont plus susceptibles de fournir des EPD et autres labels environnementaux, tandis que le coût de compilation et de publication de ces données pose souvent un défi important aux petits fabricants.

Cette complexité et le manque de données font que pour de nombreux produits et matériaux, notamment les mobiliers, les agencements, les équipements et l’éclairage, sont souvent omis des calculs d’analyse de cycle de vie malgré leur impact étonnamment important sur les émissions de carbone et l’environnement.

Capturer une image complète de la portée des aménagements intérieurs demande plus d’efforts que pour la structure et l’enveloppe, et les équipes de projet n’ont probablement pas les honoraires et le temps nécessaires pour traiter chaque matériau et produit. Cependant, il existe des stratégies simples pour avoir un impact important comme celle devellopées par Moduloop.

Les matériaux intérieurs sont souvent exclus des analyses dites du cycle de vie complet du bâtiment, car ils incluent une grande variété de matériaux pour lesquels moins de données EPD sont disponibles. L’obtention de données EPD pour ces produits constitue un défi de coût pour les fabricants en raison de la grande variété de produits et des volumes d’achat plus faibles pour chaque type de produit.

L’impact de la « fast furniture » sur les déchets et les émissions de carbone.

L’essor du « fast furniture », un terme désignant le mobilier et des articles pour la maison fabriqués dans de nombreux styles rapidement et à moindre coût, un peu comme le terme « fast fashion » dans l’industrie de la mode, a conduit le mobilier à devenir l’une des catégories de mise en décharges à la croissance la plus rapide.

En 2018, les États-Unis ont généré 12,1 millions de tonnes de déchets de meubles, soit une augmentation de 450 % depuis les années 1960.

En conséquence, la plupart des meubles actuellement en décharge ont été fabriqués au cours des 10 à 15 dernières années. Une étude suggère que le mobilier et les produits d’aménagement intérieurs peuvent être responsables:

  • de 25 % des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation d’énergie non renouvelable
  • et de 15 % de la consommation d’énergie primaire par rapport aux impacts globaux du bâtiment.

Le mobilier issu de la « fast furniture » et bien d’autres meubles contemporains ne sont pas construits pour durer ni pour être réparés facilement, ce qui rend souvent moins cher l’achat de nouveaux meubles que la réparation ou la remise à neuf de meubles existants. Le recyclage des meubles est également difficile, en particulier les types de meubles constitués de plusieurs couches de matériaux différents et ceux utilisant des adhésifs, comme les chaises ou les matelas rembourrés.

Le résultat de cette mauvaise conception des meubles est que 80 % des meubles sont mis en décharge et presque tout le reste est incinéré.

 

Aux États-Unis le mobilier de bureau est la principale source de déchets de mobilier, représentant environ 8,5 millions de tonnes par an.

La plupart des meubles de bureau sont censés durer de 10 à 15 ans ou plus, mais les baux moyens sont désormais de 7 ans ou moins, et les locataires ne transfèrent généralement pas les meubles existants vers de nouveaux bureaux ni ne réutilisent les meubles en cas de rafraîchissement. Les gestionnaires de bureau très occupés n’ont pas toujours le temps ou l’expertise nécessaire pour assurer le recyclage ou la réutilisation du mobilier et des menagements interieurs lors du déclassement d’un espace de bureau. Sans plan en place, les meubles peuvent facilement finir à la décharge. Avec la réduction des bureaux pour s’adapter au passage au travail hybride, ce volume de déchets de meubles va probablement augmenter au cours des prochaines années.

Le carbone incorporé total d’une rénovation était attribué à environ 50 % aux meubles. Dans une autre étude réalisée par MSR Design en 2022, l’empreinte carbone du mobilier commercial représentait 50 % du total de l’empreinte carbone de la rénovation.

Cela démontre l’énorme impact carbone intrinsèque des meubles, sans qu’ils soient la plupart du temps pris en compte dans les calculs d’ACV.

Malgré une évolution d’année en année, le contenu de la base INIES (31 décembre 2020) montre 2076 fiches FDES pour 636 026 références commerciales, soit uniquement 0,3 %.

 

Les données et informations spécifiques aux produits sur le carbone intrinsèque des meubles sont rares par rapport à d’autres matériaux de construction, souvent en raison de la difficulté de capturer les données liées à tous les composants complexes et aux divers matériaux. Peu de produits d’ameublement disposent d’EPD facilement disponibles pour capturer l’impact ou pour faire des comparaisons significatives.

L’avenir des aménagements intérieurs durables nécessite une action collective et des initiatives concrètes.

Moduloop s’engage à jouer un rôle central dans cette transition. En tant qu’acteur à l’avant-garde dans le secteur, nous nous efforçons de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement en proposant des solutions de mobilier et d’aménagement intérieur durables et en total adéquation avec la loi AGEC. Grâce à notre expertise et à notre engagement envers la durabilité, nous encourageons la prise de conscience collective et l’adoption de pratiques écoresponsables dans le secteur de la construction et de la rénovation. Rejoignez-nous dans notre mission pour créer des environnements intérieurs qui préservent notre planète pour les générations futures.

 

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